Le secteur de la cybersécurité civile et militaire prend de plus en plus de poids dans la métropole rennaise. Il représente désormais 3.400 emplois directs, dont l’essentiel au sein d’entreprises privées.
À Rennes, l'écosystème de la cybersécurité se structure et représente déjà 3.400 emplois directs, trois quarts dans le privé, un quart dans le domaine militaire. Selon une étude d'Audiar, agence d'urbanisme et de développement de l'agglomération rennaise, publiée en novembre, cet écosystème est « en très forte progression », de plus de 20 % par an depuis deux ans.
L'enjeu de la formation
Le territoire dispose notamment d'une implantation de centres militaires d'excellence (DGA, maîtrise de l'information, ComCyber, commandement de la cyberdéfense, Comsic-ETRS, École des transmissions), de la présence d'acteurs économiques majeurs comme Orange Cyberdefense, Thales ou Airbus CyberSecurity et d'un tissu d'une douzaine de startups qui prend appui sur ces deux piliers. D'Altran Technologies (276 emplois) à Secure-IC (23 emplois) et Woleet (10 emplois), 70 entreprises représentent un total de 2.600 emplois, auxquels s'ajoutent 800 emplois publics.
« D'ici à cinq ans, les armées doubleront leurs effectifs cyber à Rennes, avec 1.600 personnes », relève Audiar.
Dans ce secteur qui fait face à la pénurie d'experts, la formation et la recherche académiques jouent un rôle clé. Actuellement, 200 étudiants sont en formation dans le bassin rennais, qui compte aussi 150 chercheurs spécialisés et très connectés au monde industriel. Entre 2006 et 2019, 41 brevets ont été déposés par des entreprises comme Acklio, Cailabs ou Orange. Sous dix ans, ce sont 580 étudiants qui sortiront des écoles, notamment de la CyberSchool, qui sera ouverte pour la rentrée 2020. Prise au sens large, la cybersécurité est enseignée auprès d'un millier d'étudiants.