Posted 11 déc. 2019

Recrutement Cybersécurité : 6 500 postes à pourvoir d'ici 2026 en Occitanie

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By Laurent Halimi

Selon le Cnam, Conservatoire national des arts et métiers, les spécialistes dans ce domaine vont être recherchés. 

"Le numérique occupe aujourd’hui une place centrale dans la vie d’une entreprise. Il est devenu indispensable de protéger toutes les données en circulation sur le web afin de lutter contre les cyberattaques qui sont de plus en plus importantes, en nombre et en intensité."

Au Cnam Occitanie (Conservatoire national des arts et métiers), où on lance des formations dédiées, on rappelle pourquoi les spécialistes en sécurité et protection des données sont devenus, aujourd’hui, des denrées rares. Rares parce que la demande est forte et sans cesse importante. Et aussi qu’il n’y a pas encore véritablement une vraie filière de formations de ces spécialistes. Même si des initiatives commencent à voir le jour.

"Une vision tronquée"

"La demande est importante parce que tout est digitalisé. S’il y a un souci, tout est bloqué. Elle est importante parce que la menace l’est devenue", explique Renaud Ghia, patron de Tixeo, leader européen de la visioconférence sécurisée, basé à Montpellier. Il regrette aujourd’hui le "manque de cursus de formations dans ce domaine".

Au Cnam Occitanie, on rappelle qu’il y aura "80 000 emplois vacants dans la sécurité informatique d’ici 2020". Et 2020, c’est demain. Sur la seule région Occitanie, "ce sont 6 500 emplois qui seront nécessaires d’ici 2026", insiste Fabienne Maubert-Le Dren, la directrice régionale du Cnam. Elle rappelle aussi que "65 % des entreprises françaises ont subi une cyberattaque en 2017".

Les besoins en recrutement sont donc importants. "Jusque-là, on était sur un mode défense, avec des antivirus. Aujourd’hui, nous anticipons les attaques grâce à l’intelligence artificielle, qui permet la protection avant le risque. C’est pourquoi nous recrutons beaucoup de data scientist. Pour 2020, nous avons prévu d’en recruter une dizaine", précise Clément Saad, président de Pradeo, spécialiste montpelliérain des solutions de sécurité pour les mobiles.

Chez le Toulousain iTrut, société de services et d’édition de logiciels de cybersécurité, on reconnaît la difficulté de recruter. "Nous allons chercher nos compétences à l’étranger où ils sont plus en avance sur nous en matière de formation ", explique Marion Maillard, chargée du recrutement.

Une école à Toulouse

A iTrut, qui affiche une moyenne d’âge de ses collaborateurs de 25 ans et qui ne cesse de recruter (une trentaine cette année), on a trouvé la solution. Ses fondateurs viennent de lancer une école spécialisée pour "pallier ce manque de formations". Baptisée AN21, elle est basée à Toulouse. "Nous préparons aux diplômes de Bachelor et de Master en cybersécurité sur des cursus de bac + 2 à bac + 5."

Consciente des enjeux du secteur, notamment en matière d’emploi, la Région Occitanie a créé, via sa structure Ad’Occ, le portail Cyber’Occ, un outil d’information et d’accompagnement en cybersécurité. "Nous aidons les entreprises à se sécuriser et à développer une approche en matière de recrutements", explique Caroline de Rubiana, chargée de mission cybersécurité. Elle observe que "les gens ont une vision tronquée de la cybersécurité ; ils pensent que c’est très technophile, y compris ceux qui sont dans une démarche de reconversion professionnelle".

À défaut de trouver la perle rare, les entreprises optent aussi pour la formation en interne. "On recrute des ingénieurs développeurs spécialisés dans les réseaux et on les forme nous-même", précise Renaud Ghia. On a vu apparaître, ces dernières années, un nouveau poste, celui de responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI). Signe d’une stratégie de sécurisation à part entière.